Falaise - Michèle

 

Comme Bures, Falaise est une résidence importante du duché de Normandie ; c'est le château de l'arrière grand-père d'Henri II : Guillaume, le fameux conquérant. Aliénor y séjourne souvent. Les chroniques du XII ème siècle en témoignent : Guillaume Fils-Etienne, biographe  de Thomas Becket relate une colère d'Henri II : ."Quoi, s’écria le Plantagenêt, la reine est en ce moment à Falaise..." il soupçonnait sa femme d'avoir interdit à l'évêque de Worcester d'assister au couronnement de son fils Henri le jeune ; Robert de Torigny, conseiller d'Henry II raconte notamment qu'en 1159 le couple royal passe les fêtes de Noël à Falaise.

En ce mois d'août, la plupart des commerces de Falaise sont fermés. Pourtant, malgré une météo très normande où les averses alternent avec de belles éclaircies, les, touristes affluent. Dans le château, des tablettes permettent de visualiser, en réalité virtuelle, les salles meublées telles qu'elles étaient au temps d’Aliénor : petit moment d'émotion... L'utlisation de ces tablettes n'est pas toujours aisée et les visiteurs s'échangent des conseils sur leur fonctionnement. C'est ainsi que, devant les catapultes, j'ai rencontré Michèle. Michèle est une nomade. Elle est née à Albi, a vécu successivement à Alger, Colmar, Perigueux, Bordeaux, Montpellier, Marseille et, depuis 2004, Perpignan. Cette itinérance est due en partie à son père, militaire de carrière ; un père dont elle regrette la sévérité ; "les filles ne sortaient pas, c'était ça ou le couvent." Avec son mari, Michèle parcourt les routes de France se laissant porter au hasard des paysages, des monuments et des rencontres. Elle se passionne pour l'histoire et voudrait aller en Grèce ou en Egypte mais l'avion lui fait peur. Elle aimerait aussi visiter Paris qu'elle n'a jamais vu mais la capitale l'effraie. Je m'étonne que d'aller à Paris puisse faire peur ; je lui dis qu'il y a, pour moi, une contradiction entre son nomadisme et cette crainte... Michèle sourit et évoque, une fois encore, son éducation et l’intransigeance de son père.

 



Quelle fut l'éducation d'Alienor ? Son grand-père, Guillaume IX d'Aquitaine était connu pour avoir mené une vie dissolue ; bagarreur, excommunié, il était, aussi, l'un des premiers grands troubadours. Son père, Guillaume X, passionné par les combats et excommunié lui aussi, fut un mécène reconnu. Sa mère, Aénor de Châtellerault, décédée quand Aliénor avait 6 ou 8 ans, a du, comme toutes les femmes de la noblesse, confier ses enfants à des nourrices et des précepteurs.
Par qui et comment a-t-elle été élevée ? A-t-elle grandi entre troubadours et violences guerrières ?